vendredi 6 mars 2009

Histoire des anti-psychotiques

En 1947 le Topica State hospital ne compte que 3 médecins pour traiter ses 1744 patients. Les préposés travaillent 13 heures par jour, 6 jours par semaine pour toucher 130 $ par mois. Il n’y a qu’un seul médecin pour les 1366 patients du State training school for the feeble minded mais on trouve les ressouces pour pratiquer 1992 stérilisations ou castrations commandées par le State Board of Sterilization. Les anti-psychotiques n’étaient pas encore connus. En 1952, le chirurgien Henri Laborit écrit : « Cet ensemble de faits nous laisse entrevoir que la chlorpramazine pourrait être utile en psychiatrie ».
Les années 50 furent marquées de congrès médicaux très fructueux où les spécialistes discutaient de nombreux succès avec de nouveaux médicaments.
En 1958, le Dr Paul Janssen de Janssen Pharmaceutical (une firme qui a démarré avec un prêt de 1000$) commercialise l’Haldol. Et après 77 brevets d’inventions, à 59 ans, le Dr Janssen découvre la Rispéridone ( Risperdal).
En 1876, le colonel Eli Lilly commence à expérimenter et fabriquer des dédicaments. Son premier succes est le Succus Alterans, utile à l’époque pour certaines maladies vénériennes. Puis la firme se lance dans la fabrication d’insuline. Le Prozac a été développé en 1972 et mis en marché en 1987.
En 1989, le Dr Dick Tye engage 400,000,000$ de la firme Eli Lilly pour développer le succès commercial du Zyprexa. Le 21 septembre 1995, les 91 boites (500,000 feuilles de papier et des disques compacts pour ordinateur) sont chargés sur un camion pour livrer à la Food and drug administration (américaine) la demande d’autorisation du Zyprexa. Une semaine après, un avion à réaction livre à Washington les 814 volumes ( de 300 pages chacun) qu’Abbott fait parvenir pour l’autorisation du Sertindole. Dans ce cas, la principale objection vient de l’augmentation de l’espace Q-T, visible à l’électrocardiogramme.
Il y a des échecs. Par exemple, Astra ( de Suède) et son partenaire Merk ont abandonné le développement du Remoxipride en novembre 1993 suite à 8 mortalités dues à l’anémie aplastique.
En février 2009, Eli Lilly a accepté de payer 515, 000,000 $US en amendes criminelles et 800,000,000 $ US au civil à divers gouvernements d’États en plus de céder 100,000,000 $ US en biens pour avoir fait la promotion du Zyprexa pour des usages pour lesquels il n’était pas approuvé. Eli Lilly aurait fait la promotion de Zyprexa pour traiter la démence, la dépression et les troubles du sommeil. Ces paiements s’additionnent au 1,200,000,000 $ US concentis à 30,000 diabétiques qui blamaient le zyprexa. Le prix du zyprexa a augmenté de 40% depuis 2003 aux États-Unis.

Pfizer fabrique la ziprazidone, qui est moins associée aux gains de poids problématiques.
Le prochain anti-psychotique atypique sera l’Aripiprazole.

Étant donné l’explosion des coûts de recherches, on peut se poser les questions suivantes :
Pourquoi tant d’études et de sujets qui prennent des placébos? Si on veut comparer un nouveau médicament à un médicament existant, pourquoi pas comparer le nouveau médicament à un traitement connu et efficace, ce qui peut se faire à double insue, au besoin?
Est-ce que les recherches ralentissent indument l’arrivée sur le marché de médicaments utiles? Est-ce qu’on délaisse les maladies rares ou celles qu’on ne voit que dans les pays pauvres parce que seuls les grands marchés seraient profitables quand des centaines de millions sont requis avant la mise en marché?

Aucun commentaire: