samedi 16 octobre 2010

Traitements dans les autres pays francophones

Les services psychiatriques dans la francophonie

Le Dr. Sylvestre Barancia est le seul psychiatre au Burundi (population 8,700,000) . Il prépare la relève en formant des infirmières. La composition ethnique de petit pays au sud du Rwanda est formée surtout de hutus et de tutsis. La guerre civile de 1993 a entrainé 300,000 morts.

L’Égypte bénificie de 130,000 médecins pour sa population de 67,000,000. 700 d’entre eux son des psychiatres (en incluant les résidents). Il y a 9000 lits réservés à la psychiatrie.

En Afrique du Sud, il y a 429 psychiatres pour soigner la population de 44,000,000. La tendance rapportée est l’émigration des médecins.

Au Maroc, seulement 1% du budget de la santé est voué à la santé mentale. Il y a 350 psychiatres, seulement 1300 lits d’hôpital voués à la psychiatrie, et 50 psychothérapeutes pour soigner la population de 31,000,000.

Au Cameroun, l’hôpital de Laquinerie compte un médecin et deux infirmiers et l’hôpital Jamot à Yaoundé peut traiter une trentaine de patients psychiatriques. Les autres marginaux ou malades sont dans la rue. On les ramasse seulement lors des grandes fêtes ou les visites officielles de chefs d’États. Pour plus de détails, on peut consulter le www.mediaf.org/fr/themes/fiche.php?itm=1427&md=&thm=9

La situation en Haiti (avant le tremblement de terre) est expliquée par le Dr. Lagrand Bijoux dans son livre : « Les malades mentaux et leurs traitements avec accent sur les aspects culturels particuliers en Haiti et leurs axpects transculturels » (4e ed. 2008)

Le seul psychiatre du Libéria est le Dr. Benjamin Harris. Les infrastructures à sa disposition sont très limitées, avec aucun infirmier psychiatrique, 85 % de la population au chomage, une population de 3,500,000 épuisée par 14 ans de guerre civile(1989 à 2003) et au plus 60 lits offerts par les ONG.

Le seul psychiatre du Congo-Brazzaville est le Dr. Missontsa. Un important problème est l’importation de drogues venues du Congo-Kinshasa.

Les Dr. Dassa et Gaba se partagent les patients psychiatriques du Togo (population 5,900,000) . La situation médicale générale est désastreuse avec 6% de la population atteinte du VIH, le paludisme comme première cause de mortalité, et rien de prévu pour s’attaquer au diabète. La Chine finance un centre de paludologie à Lomé.

Le Rwanda se relève des tueries de 1959, 1973 et 1992.

La Cote d’Ivoire compte 31 psychiatres. Le conflit que durait depuis 2002 est terminé depuis mars 2007. Pendant les hostilités, les travailleurs de la santé ont dû fuir à Abidjan. En juillet 2007, 50% des infrastructures de santé étaient pillées ou détruites. Du 5 au 12 septembre, une grève générale a paralysé les services sauf pour les loins privés.

Au Luxembourg, le plan stratégique 2007-2011 (basé sur le rapport Rosler) prévoit 50% de moins de lits psychiatriques. Les patients seront dirigés vers des foyers spécialisés et vers des soins spécialisés à domicile pour les adolescents.

À l’île Maurice, l’alcoolisme est tellement répendu que 22 % de la population (de 1,200,000) souffre d’un problème mental! Le nouveau centre de soins à Brown Sequard peut acceuillir 250 patients. L’ancienne structure, construite en 1879, en loge encore 500.

Au Sénégal, l’état cherche à traiter d’abord les maladies infectieuses dont le paludisme. Il y a très peu de ressources en psychiatrie. Il y a tout de même :
- l’hôpital de Thiaroye qui compte 75 lits pour les malades et 75 lits pour leur accompagnant. Les cases sont disposées en rond (comme dans un village), il y a peu de personnel. On y pratique régulièrement « l’arbre à papabres », une discussion de groupe avec les patients, les accompagnants et les soignants, tous sur un pied d’égalité.
- le service psychiatrique de l’hôpital de Fann avec une salle de consultation, une salle d’hospitalisation et un service d’hôpital de jour pour les moins de 15 ans.

Au départ, la psychiatrie occidentale introduite au Sénégal ne voulait pas prendre en compte la dimension culturelle. Or, celle-ci a une place encore très importante et le demeurera tant que la médecine moderne ne pourra pas expliquer pourquoi le patient est malade. Dans la culture traditionnelle, les maladies mentales sont dues aux sorciers, aux esprits. Au cours de rencontres avec les guérisseurs, les psychiatres expliquent les possibilités de la médecine moderne en vue d’une collaboration. Par exemple la fresque peinte à l’entrée de l’hôpital de Thiaroye représente une séance d’exorcisme pour illustrer la place de la tradition. Au Sénégal rural, chaque village a une case de santé, chaque bourg ou quartier de ville a un poste de santé pour les soins infirmiers. Chaque ville a un centre de santé (avec infirmières et médecin) et les villes principales ont un hôpital ; par exemple à Saint-Louis, ville de 150,000, L’hôpital a 400 lits dont 4 pour la psychiatrie. L’université Gaston Berger va monter une faculté de médecine. Le professeur Momar Gueye aimerait créer une spécialisation psychiatrique. Les Sénégalais sont enthousiastes mais ont peu de moyens ; on cherche d’abord à monter une bibliothèque médicale et du logement pour les étudiants.

Au Ghana, l’hôpital psychiatrique d’Accra loge 160 patients derrière des murs centenaires dans un complexe qui a les apparences d’une prison. Il y a 2 autres hôpitaux psychiatriques : Ankaful et Pantang. On peut aussi compter sur les services psychiatriques des hôpitaux généraux. En général, il n’y a pas de moustiquaires (donc danger de malaria) et les ressources sont très limitées pour le personnel, la nourriture, etc.